Du rififi chez les jeunes pop'

C'était hier, la dernière ligne droite pour les jeunes cadres de l'UMP qui souhaitaient déposer leurs candidatures pour devenir président des jeunes populaires. Le tout sous le regard et le contrôle des cadres du parti de tutelle, l'UMP. Parmi les postulants, Aurore Bergé, étudiante à Science Po et responsable des jeunes pop' des Yvelines (voir photo). Selon la candidate, sa présence serait une gêne pour les cadres de l'UMP. Son entourage nous assure que la liste qu'elle conduit serait largement soutenue par la base militante. Du coup, le dépôt de sa profession de foi s'est transformé en un véritable chemin de croix. Une fois la candidature officialisée, la jeune demoiselle a été, selon ses proches, «séquestrée » dans les locaux de sa famille politique rue de la Boétie, afin qu'elle trouve un accord d'alliance avec son adversaire Benjamin Lancar.

Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée serait intervenu

Une longue après midi de tractation s'est ainsi déroulée entre les candidats avec comme point d'orgue l'intervention des plus hautes personnalités de l'État espérant faire fléchir la candidate dissidente en lui proposant des postes à responsabilités aux seins de différents cabinets ministériels et aussi une place éligible sur la liste UMP d'Ile-de-France aux élections régionales de Mars 2010. Mais rien ni fait, la militante chevronnée a tenu tête renvoyant dans ses retranchements avec sa mallette de cadeau le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

« Le contre exemple des socialistes »

Du côté des aînés de l'UMP on joue l'apaisement. Frédéric Lefebvre, porte-parole du parti présidentiel nous certifie « qu'il n'y a aucune pression » et que « les candidats ont souhaité être le contre-exemple des socialistes en affichant une unité pour la prochaine université d'été de leur mouvement ». En attendant le vote des responsables régionaux qui se déroulera les 24 et 25 août prochain, Aurore Bergé se voit déjà en la réincarnation de Jean-Christophe Fromentin qui a su, à lui seul, faire plier dans le bastion Sarkozyste le candidat soutenu par l'Élysée, un certain David Martinon.

Histoire sans fin

Dernier rebondissement : mardi matin les rédactions ont toutes reçu un communiqué de presse de la direction des jeunes populaires indiquant que les trois concurrents ont trouvé un accord afin de fusionner leur liste. Le son de cloche est différent du côté des supporters d'Aurore Bergé et de Mathieu Guillemin : ils affirment que cet accord a été obtenu après plus de dix heures de tractations et que les signatures auraient été apposées sous la menace. A l'UMP, les élections se suivent et le scénario se ressemble.

Eh bien, je vois qu'il n'y a pas qu'au PS que ça chauffe. Mais le plus inquiétant est que, si j'ai bien compris, les Jeunes Pop' sont les futurs cadres de l'UMP. Si mes souvenirs sont bons, le groupe "Démocratie Libérale" existait déjà à l'époque du RPR. Il était même chaperonné par un certain Laurent Madelin, aujourd'hui expatrié outre Atlantique, me semble-t-il.

Si je me souviens bien, entre 1978 et 1979, Nicolas Sarkozy était délégué national des jeunes du RPR (l'équivalent des Jeunes Pop' en somme) et aujourd'hui il est... Président de la République, me semble-t-il.

Sinon, à propos de ce conflit au sein des "Jeunes Pop'", un de leurs membres qui fait la même prépa que moi m'a dit qu'en fait, ceux qui protestaient de l'élection de Benjamin Lancar étaient juste jaloux de son talent, dont il avait fait preuve notamment à la tête des "Jeunes Populaires - Grandes Ecoles". Une explication peut-être un peu simpliste mais plausible. En gros elle ne me satisfait pas mais je veux pourtant bien y croire.

Je vais t'expliquer ce que j'ai pu comprendre car, à vrai dire, je m'intéresse pas à ces élections mais, de fait, je baigne dedans. lol

Il y a plusieurs groupes, un qui est plus axé sur la province et un autre qui est de Paris et pas assez provincial dans leur gestion. En gros le groupe de province essaie d'avoir le maximum de représentants au Conseil National afin d'avoir le plus de voix pour que la province puisse avoir un peu de poids vis-à-vis des grandes villes et notamment de Paris.

Voilà mes échos ! lol

Sur ce plan là, je suis d'accord avec Alizée, s'il s'agit de faire vivre le parti politique, alors la décomposition en section est de tendance à favoriser l'implication de tous au sein du projet (un peu comme les sections du PS, les AGE de l'UNEF...).

La décentralisation, c'est l'idée d'une démocratie participative. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi lorsque cette idée a été émise par la candidate socialiste, cela a provoquée un tel tollé dans la majorité présidentielle, et que maintenant le maitre mot est pluralisme. Alors qu'au final : les deux idée de "démocratie participative" et de "pluralisme" me semble identiques sur de nombreux points.

Non mais je soutiens le combat de la province contre Paris (pour schématiser ainsi). Qu'on le veuille ou non, la France sera obligé de se décentraliser. On ne peut pas rester obsédé par notre petit nombril parisien. Et pour éviter la casse, il vaut mieux que ce processus se fasse de gré que de force, par exemple en donnant dès aujourd'hui plus de poids à la province. Mais je me demande juste si ce combat, tout ce qu'il y a de plus légitime et même juste, nécessite qu'on fasse des accusations (apparemment calomnieuse de ce que j'en ai entendu) de non-démocratie. Le débat, oui ! Le pugilat, non !

Me revoilà de vacances !

Oui, en effet il y a du rififi chez les Jeunes Populaires ! Je suis moi-même dans le camp des contestataires. Des communiqués de presse et des articles sont disponibles sur le blog. Il y a aussi une interview à la radio le Mouv' et un journaliste de Radio France et d'autres interviews qui ont donné des articles où je ne suis pas cité (Le Point, l'Express).

Le groupe "Face au Hold Up (...)" est le mien.