Le président de la République doit s'exprimer sur l'éducation lundi 2 juin, dans l'après-midi, à l'Elysée, devant les cadres dirigeants de tous les niveaux d'enseignement : recteurs, inspecteurs d'académie, inspecteurs généraux et présidents d'université. Jeudi 5 juin, Nicolas Sarkozy prévoit également un déplacement thématique sur l'éducation.
A l'approche de la fin de l'année scolaire et après plusieurs mois de tensions dans l'éducation nationale, le chef de l'Etat veut affirmer avec éclat qu'il n'a pas déserté ce terrain et que, comme il l'avait annoncé dès son entrée en fonction, l'éducation reste pour lui une "priorité absolue".
Le bicentenaire du décret napoléonien de 1808, fondant le système éducatif français, lui fournit l'occasion d'ancrer son intervention dans la solennité. Le président entend à la fois, selon son entourage, faire le bilan de l'année écoulée et tracer les perspectives des prochains mois pour "améliorer les performances" du système éducatif et progresser vers sa "réelle démocratisation".
Il devrait évoquer la mise en application de la loi LRU (libertés et responsabilités des universités) par la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, ainsi que les réformes engagées par le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, notamment celle de l'école primaire.
Une partie de l'intervention du chef de l'Etat sera consacrée aux projets de M. Darcos sur le lycée. En application de cette réforme, qui doit être mise en place dans les classes de seconde dès 2009, un "baccalauréat nouvelle formule" devrait apparaître en 2012, a indiqué l'Elysée, confirmant les grandes lignes d'un schéma jusqu'à présent officieusement évoqué.
UN LYCÉE "PLUS MODULAIRE"
L'objectif est d'arriver à un lycée "plus diversifié, plus modulaire, où les élèves se préparent mieux à l'enseignement supérieur et où ils commencent à se spécialiser". La nécessité de "mieux équilibrer" les filières est réaffirmée.
M. Sarkozy devrait également officialiser le projet de réforme de la formation des enseignants, qui aurait notamment pour conséquence un recrutement des enseignants, du premier comme du second degré, au niveau bac +5, ainsi que, selon la formule utilisée dans son entourage, "la disparition à terme" des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM).
Le président devrait faire le point sur sa promesse de "revalorisation" du métier d'enseignant. "Dans les prochaines semaines", le ministère de l'éducation présentera un "livre blanc" de ses propositions en ce domaine.
Quant au budget 2009 et au nombre de nouvelles suppressions de postes , "aucun chiffre n'est encore arrêté", même si l'éducation nationale "n'échappera pas aux réductions d'effectifs", précise l'Élysée.
Luc Cédelle