Sarkozy engage la réforme de la formation des enseignants et des études au lycée
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi que l'allongement de la formation des enseignants au niveau master (bac+5) entrerait en vigueur dès 2010 et confirmé le lancement à la rentrée 2009 d'une réforme des études au lycée qui doit aboutir en 2012 à un nouveau baccalauréat.
"Je souhaite que l'enseignant de demain soit mieux formé, que la durée de ses études soit allongée d'un an. Je souhaite en outre que la place des universités dans cette formation soit pleinement reconnue", a affirmé M. Sarkozy lors d'un discours prononcé à l'Elysée devant les cadres de l'Education et de l'Enseignement supérieur.
"Nous avons décidé, avec Xavier Darcos, que les différents concours (professeurs des écoles, Capes, agrégation) puissent être intégrés au cursus universitaire, et soient ouverts à tout titulaire, ou tout futur titulaire d'un +master 2+. En échange de cette année d'études supplémentaire nous nous engageons à ce que les débuts de carrières soient revalorisés", a-t-il ajouté.
"Les nouveaux concours, je vous l'annonce aujourd'hui, seront mis en place dès la session 2010", a précisé le chef de l'Etat devant les recteurs, inspecteurs d'académie et présidents d'université.
Lors de ce discours, Nicolas Sarkozy a également confirmé le lancement de la réforme des études au lycée dans les classes de seconde à la rentrée 2009.
"Sur cette réforme, je souhaite que nous avancions vite. Je souhaite que la nouvelle seconde soit mise en place dès la rentrée 2009, avec un objectif, c'est que le nouveau lycée soit transformé à l'horizon 2012", a-t-il dit.
"La situation actuelle n'est plus tenable (...) le système des filières, pas dominé, écrasé par la section scientifique, est totalement déséquilibré et ne remplit pleinement aucun des objectifs recherchés", a-t-il estimé.
"Il nous faut, ensemble, imaginer un lycée beaucoup plus souple, qui dépasserait les impasses d'un cloisonnement trop rigide en filières (...) cette liberté plus grande donnée au lycéen le préparerait mieux à l'enseignement supérieur", a-t-il poursuivi.
La mise en place de la "nouvelle seconde" en 2009 devrait permettre la mise en place d'un "nouveau baccalauréat" en 2012, selon l'Elysée.
Affirmant mesurer "l'étendue du malaise enseignant", Nicolas Sarkozy a longuement appelé le "corps enseignant" à "évoluer" et lui a proposé la signature d'un "nouveau pacte de confiance".
Au titre de "l'effort financier" de l'Etat, il a réitéré sa promesse de campagne de "redistribuer aux professeurs (...) la moitié des économies produites par les économies d'emplois dans l'Education nationale".
"Ce pacte de confiance ne peut consister en une mesure de revalorisation générale et sans contrepartie", a toutefois modulé Nicolas Sarkozy, expliquant que "l'état des finances publiques ne le permet pas".
Le président a enfin exhorté l'Education nationale à "entrer résolument dans la culture de l'évaluation et du résultat" pour relever le "double défi" de la "démocratisation" et de l'"élévation du niveau général".