Oral blanc de français

Tu as tenté de l´avoir?

A Baudelaire oui, en tous cas.
Les 1ères n'ont pas eu de BAC blanc du tout ; les terminales l'ont eu car ils l'avaient déjà commencé, et ils ne voulaient pas faire de sale coup comme ils vous l'ont fait ^^
Donc, vu que j'étais au CVL, j'ai essayé de faire quelque chose (ou plutôt lutté) pour que le BAC blanc soit relancé.
Cependant, nous nous sommes vus confrontés à de nombreuses lois nous empêchant de nous exprimer librement à ce propos dans le lycée.
Donc si vous avez des idées (bien que ej pense que c'est un peu tard maintenant) ou des remarques, on est preneurs !

Chez nous ils n'ont pas touché non plus au premier bac blanc vu qu'il était entamé mais il n'y en aura pas eu d'autre (et ma classe n'a pas eu droit à un oral blanc de français alors que les autres si, la prof a préféré rattraper des heures de cours à la place...).

Citation :

Cependant, nous nous sommes vus confrontés à de nombreuses lois nous empêchant de nous exprimer librement à ce propos dans le lycée.

Quels problèmes as-tu rencontré précisément ?

Alors... (c'est assez long et je sais pas si je vais me souvenir de toutes ^^)

- le plus important je crois que c'est l'interdiction de diffuser des documents à caractère politique (je sais plus si c'est exactement les termes employés) dans l'enceinte du lycée. Donc on pouvait diffuser des documents à l'extérieur, mais forcément avec beaucoup moins d'impact... et à nos frais.

- ensuite, il fallait que le proviseur signe ce qui devait être diffusé dans l'établissement.

- de plus, le CVL ne doit pas prendre parti.

- on a voulu faire une lettre que chaque élève enverrait au recteur, mais ça a été interdit pour une raison politique. On a ensuite tenté de contourner cette règle, mais on arrivait à un texte naïf, qui nous aurait complètement décrédibilisés.

- on en a déduit qu'on ne pouvait rien faire sans un syndicat de lycéens.

- j'ai vu sur les sites de ces syndicats nationaux qu'on pouvait en créer un dans le lycée.

- alors que j'allais tenter de mettre quelque chose en place, un mail du rectorat nous est parvenu nous rappelant l'interdiction de créer un syndicat au sein du lycée.

Voilà ^^ ! Donc plusieurs semaines de négociations, de mobilisations, de stress, de réunions... pour se rendre à l'évidence : nous n'avons aucun pouvoir.

Ca m'étonnerait que ton proviseur puisse te donner les références légales de toutes ces interdictions...

Citation :

le plus important je crois que c'est l'interdiction de diffuser des documents à caractère politique (je sais plus si c'est exactement les termes employés) dans l'enceinte du lycée

-> Décret 85-924 relatif aux EPLE , article 3-4
« Les publications des lycéens peuvent être librement diffusées dans l'établissement. »

« Toutefois, au cas où certains écrits présenteraient un caractère injurieux ou diffamatoire, ou en cas d'atteinte grave aux droits d'autrui ou à l'ordre public, le chef d'établissement peut suspendre ou interdire la diffusion de la publication dans l'établissement. Il doit en informer le conseil d'administration. »

-> Seulement dans ce cas donc puisque les tracts sont considérés comme rentrant dans cette catégorie, et les élus lycéens au CA ont du normalement en être informés, c'est à vérifier.

Circulaire 91-051, relative aux publications réalisées et diffusées par les élèves dans les lycées
« Conformément à la loi du 29 Juillet 1881 sur la liberté de la presse, cette liberté s'exerce sans autorisation ni contrôle préalable et dans le respect du pluralisme. Ainsi plusieurs publications peuvent coexister dans le même établissement si les élèves le souhaitent. »

-> Ca parait clair, le proviseur est généralement tenu au courant de ce qui est diffusé, c'est normal, mais il n'a pas d'autorisation à donner si ça respecte la loi.

« L'exercice de la liberté d'expression peut être individuel ou collectif, cet exercice n'exigeant pas la construction préalable d'une structure juridique, de type associatif notamment. »

« Les lycéens s'interdisent tout prosélytisme politique, religieux ou commercial, sans pour autant s'interdire d'exprimer des opinions. »

-> Le prosélytisme, si mes souvenirs sont bons, se définit comme "un zèle ardent pour recruter des adeptes ou tenter d'imposer ses idées", vous ne vous situez pas dans ce cas, je pense. L'important est de laisser s'exprimer d'éventuelles autres opinions.

Citation :

de plus, le CVL ne doit pas prendre parti

Ce qui n'empêche pas ses membres d'avoir un avis et de le faire savoir.

Citation :

ça a été interdit pour une raison politique

??

Citation :

alors que j'allais tenter de mettre quelque chose en place, un mail du rectorat nous est parvenu nous rappelant l'interdiction de créer un syndicat au sein du lycée

Je ne sais pas ce que disait ce mail mais il est évidemment possible de créer un comité local d'un syndicat lycéen dans les lycées, c'est la structure de base de leur action, que ce soit l'UNL (http://unlyceens.jexiste.fr/index.php?p=unl_lycee) ou la FIDL.

Oula il y a de plus en plus d'informations d'un coup là ^^

J'avais vu les mêmes articles que toi sur le site de l'UNL il me semble. Je les ai d'ailleurs imprimés pour me plaindre des problèmes du lycée au proviseur. J'ai même écrit au syndicat pour exposer mes problèmes.

Il y a effectivement un journal du lycée à Baudelaire, dont je fais partie. Le problème, c'est qu'avant d'être publié il doit passer par deux formes de censure avant de pouvoir être publié :
- une aide éducatrice qui vérifie qu'il n'y a pas de fautes d'orthographe, et qu'aucun article ne pourrait déranger le proviseur
- le proviseur lui-même qui censure les articles qui pourraient être gênant pour les professeurs ou l'Etat (ainsi, un article sur la restriction des moyens des AS a été censuré).
Le journal ne peut être publié que s'il comprend la signature et le tampon du proviseur.

En voyant que tout ceci était illégal, j'ai commencé à en parler avec quelques délégués au CVL qui étaient d'accord avec moi. Toutefois, avant d'aller en parler au proviseur en personne, j'ai demandé conseil à mon professeur d'histoire pour vérifier que j'allais bien dans le bon sens.
Il m'a alors expliqué que le proviseur contrôlait uniquement le journal pour qu'il vérifie qu'on ne sorte pas des textes de lois et qu'on ne fasse pas involontairement des fautes grave, qui pourrait l'amener à stopper la publication.

Je crois que cet argument est valable, et que c'est encore la meilleur façon de ne pas nous embrouiller avec l'administration. Cependant, nous gardons toujours sous le coude ces articles en cas de besoin.

C'est donc à cause de cette censure que nous n'avons pas pu mobiliser les élèves par le biais du journal.


Pour ce qui est du "ça a été interdit pour une raison politique", c'est qu'on nous a démontré par a+b que si on s'exprimait par rapport à ces mesures, on tomberait dans le domaine politique ce qui est interdit par l'article untel (que nous a si bien cité notre CPE).

Enfin, pour le mail, je te cite mot pour mot ce qu'il y a d'écrit :

"Objet : autorisation d'affichage des associations de lycéens au sein des établissements scolaires :

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-après, un rappel des règles relatives à la liberté d'expression des lycéens.

Le décret n° 85-924 du 30 août 1985 modifié relatif aux établissements publics locaux d'enseignement pose le principe de la liberté d'association au sein des lycées, lequel inclut notamment le libre accès à des panneaux d'affichage prévus à cet effet (article 8-1).

Le fonctionnement de l'association s'exerce sous réserve que son objet et son activité soient compatibles avec les principes du service public de l'enseignement ; en particulier elle ne peut avoir un objet ou une activité de caractère politique (article 3-2 alinéa 2).


Il appartient au conseil d'administration de s'assurer, au vu des statuts de l'association, que son objet et son activité sont conformes au principe de neutralité du service public. L'autorisation d'exercer ses activités dans l'enceinte de l'établissement est subordonnée à cette condition.

Ces associations d'élèves ne sont pas assimilables à des syndicats professionnels au sens du code du travail - lesquels ont vocation à défendre les intérêts des salariés. Dès lors, aucune dérogation au principe de neutralité rappelé ci-dessus ne peut-être accepté au simple motif d'une "activité syndicale" de la part des lycéens.

Il appartient au chef d'établissement de veiller au respect de ces principes, éventuellement par l'application des dispositions des alinéas 4 et 5 de l'article 3-2 : invitation du président de l'association à s'y conformer, saisine éventuelle du conseil d'administration qui peut retirer l'autorisation après avis du conseil des délégués pour la vie lycéenne.

Citation :

Je crois que cet argument est valable, et que c'est encore la meilleur façon de ne pas nous embrouiller avec l'administration.

A partir d'un certain point, il faut choisir entre maintenir de bonnes relations avec le chef d'établissement et avoir sa pleine liberté d'expression et les possibilités qui vont avec.
Personnellement, mon proviseur ne me tient pas en grande estime, c'est un euphémisme, mais je m'en moque un peu (c'est réciproque d'ailleurs)... Après c'est à vous de voir bien sûr, je ne connais pas la situation dans ton lycée.

Citation :

Pour ce qui est du "ça a été interdit pour une raison politique", c'est qu'on nous a démontré par a+b que si on s'exprimait par rapport à ces mesures, on tomberait dans le domaine politique ce qui est interdit par l'article untel (que nous a si bien cité notre CPE).

J'ai l'impression que le "domaine politique" est un repoussoir facile qui permet de limiter à peu de frais l'expression des lycéens. Je serais curieux de voir si l'article untel de ton CPE justifie effectivement que vous n'avez pas le droit d'écrire au recteur.

Concernant le mail, il ne se contente pas de donner le texte officiel mais fait également une interprétation très restrictive (abusive...) du décret n° 85-924. En effet, si M. Lejeune avait entièrement raison du point de vue légal alors les comités locaux UNL et FIDL de nombreux lycées n'existeraient pas. Pourtant ils sont là, disposent de panneaux d'affichage et parfois même de locaux dans les lycées, donc...
Même mon proviseur qui est très rigide n'as pas osé m'interdire totalement l'affichage syndical parce qu'il sait bien que les textes sont de notre côté.
Cela dit, face à une administration comme le rectorat, mieux vaut ne jamais se présenter en tant que syndicat, ils sont très tatillons là-dessus.

Pour ce qui est de la pleine liberté d'expression, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'on est lésés. J'aimerais aussi en arriver à un stade où toutes les règles seront appliquées. Cependant, j'ai un peu de mal à demander à ce qu'on respecte nos libertés... dans un établissement où on nous en donne vraiment énormément : les projets des élèves sont la plupart du temps soutenu par le proviseur lui-même, une "semaine culturelle" où tout élève peut présenter un projet artistique, ainsi qu'une "semaine de la solidarité" où chacun oeuvre artistiquement ou financièrement pour la solidarité sont organisées annuellement...

C'est pour ça que ça me gène un peu de me plaindre d'une liberté d'expression trop restreinte. J'ai surtout l'impression que le proviseur veut avoir en main tout ce qui se passe dans l'établissement, et nous encourage fortement à nous exprimer... tant qu'on ne prend pas trop de risques ^^

Je crois que je vais quand même répertorier ces petites entorces au cas où nous en aurions besoin pour faire pression...


Pour ce qui est de la raison politique, je suis tout à fait d'accord avec toi : dès qu'on commence à toucher à un point sensible, on est facilement bloqués par cet argument. J'aimerais donc bien savoir comment tu fais pour t'imposer face à ton proviseur, et sur quels textes de lois exactement je peux m'appuyer.

En tout cas, merci pour tes conseils ^^

Citation :

C'est pour ça que ça me gène un peu de me plaindre d'une liberté d'expression trop restreinte. J'ai surtout l'impression que le proviseur veut avoir en main tout ce qui se passe dans l'établissement, et nous encourage fortement à nous exprimer... tant qu'on ne prend pas trop de risques ^^

C'est compréhensible, tout ça dépend fortement du contexte de l'établissement. Chez moi non seulement il n'y a pas de projets comme tu en décris mais en plus le proviseur entrave notre action autant qu'il peut, alors l'ambiance n'est pas du tout la même. En deux ans à la tête du lycée, il a réussi à créer une unanimité profs/parents/élèves (ce qui est assez rare) contre lui, à faire refuser son projet d'établissement par le CA et à ce que les profs fassent une grève et une pétition contre lui...

Citation :

Pour ce qui est de la raison politique, je suis tout à fait d'accord avec toi : dès qu'on commence à toucher à un point sensible, on est facilement bloqués par cet argument. J'aimerais donc bien savoir comment tu fais pour t'imposer face à ton proviseur, et sur quels textes de lois exactement je peux m'appuyer.

Pour m'imposer face à mon proviseur... On le menace de blocus à l'occasion (j'exagère mais c'est presque ça), et sinon on ne lui demande plus trop son avis en fait vu que la dernière fois qu'on était en rendez-vous avec lui il nous a limite insultés. Cela dit ça ne l'empêche pas de faire retirer nos affichages UNL, il va se manger une circulaire sur la liberté d'expression dans les établissements publics la prochaine fois que je le verrai et je crains que nous n'ayons encore quelques débats houleux à ce sujet avec lui.

Globalement, tu peux souligner que les textes officiels, ceux qui sont disponibles sur le site de l'UNL et le site national de la Vie Lycéenne, posent comme seules limites de ne pas faire de prosélytisme ou de propagande, après tu es normalement libre de diffuser ou d'exprimer ce que tu veux.
Si ton proviseur est abordable, tu peux toujours essayer de régler les choses à l'amiable en explicitant ta démarche, mais quoi qu'il arrive je crains qu'une administration ait toujours les moyens de contrecarrer l'action des élèves si elle le souhaite.

Citation :

En tout cas, merci pour tes conseils ^^

De rien, je fais mon possible, entre élus lycéens il faut s'entraider !

Je suis moi même élue cvl de l'academie de grenoble et membre de l'UNL et les dérives concernant la liberté d'expression dans l'académie sont très nombreuses.

L'inter fédération de l'UNL de l'académie d'Aix Marseille avait envoyé un gros dossier au rectorat pour montrer ces dérives, et au final, le recteur avait envoyé deux lettres, l'une aux proviseurs leur rappelant la loi et une à l'unl leur disant qu'ils n'avaient qu'à le contacter la prochaine fois qu'ils avaient un problème de ce type.

Il serait assez intéressant de faire ce genre de dossier également dans notre académie, alors n'hésite pas à me contacter par mp Louis pour qu'on y travaille ensemble.

OK, ça serait vraiment interessant, et on pourrait faire bouger les choses...
Mais je pense qu'il doit y avoir des lycées où il y a vraiment des problèmes plus importants... et pour l'instant, vu que je n'en ai pas parlé directement à mon proviseur, je sais pas si j'irai voir tout de suite au niveau du rectorat.
De toutes façons, j'ai l'impression que les administrations des lycées en font un peu à leur tête.

Cependant, si un dossier se monte, je veux bien y participer ^^

En fait, mon plus gros dilemme est de savoir si je peux réclamer les pleins droits des lycéens, en prenant le risque de s'en voir supprimer d'autres par répression, qui eux ne sont pas inscrits dans les lois... A voir...

Merci en tout cas ! ^^

Wahou, vous êtes super calsé au niveau lois, vous devriez songer à des études en droit, si ce n'est pas déjà fait.
lol

nan en fait c'est plutôt cool !!!

Ben dès qu'on commence à proposer des projets, on se retrouve bombardé par des textes de lois stipulant ci et ça en fonction des intérêts de chacun...

Donc à force on commence à s'y intéresser ^^

ok, en tout cas c'est marrant !!