Mc Cain, patrimoine génant

John McCain victime d'une amnésie passagère. Pas très étonnant, penseront certains, étant donné son grand âge - 72 ans la semaine prochaine. Mais il est des amnésies qui tombent à pic. Interrogé par l'hebdomadaire Politico mercredi sur son patrimoine immobilier, le républicain a hésité, avant de répondre, un rien gêné: "Je pense... mon équipe de campagne vous le précisera." Le sénateur de l'Arizona a-t-il trop de maisons pour s'en souvenir ou préfère-t-il ne pas aborder le sujet, connaissant parfaitement la valeur de son patrimoine? Quelle que soit la réponse, son image en a été un peu écornée.

Son équipe de campagne a tenté de rattraper le coup, en précisant que John McCain et sa femme, Cindy, possédait quatre maisons, dans trois Etats différents, la Californie, l'Arizona et la Virginie. Problème, le très sérieux hebdomadaire Newsweek en a compté sept. Rappelons que Cindy McCain, héritière d'un brasseur de bière, est à la tête d'une fortune estimée à 100 millions de dollars. La semaine dernière, le sénateur de l'Arizona avait estimé qu'être riche aux Etats-Unis signifiait avoir un revenu minimum de 5 millions de dollars. Avait-il déjà oublié que sa femme en gagne six? Dimanche, il avait tenté de se dépêtrer de cette histoire, en déplaçant le débat sur un terrain plus éthique, estimant que l'on pouvait "être pauvre tout en étant millionnaire" et définissant la richesse comme allant "au-delà du salaire".

Obama meilleur gestionnaire que McCain

Des considérations philosophiques vaines. Et du pain bénit, pour un Barack Obama en difficulté dans les sondages. Cette semaine, deux enquêtes ont placé le républicain en tête devant le démocrate, avec jusqu'à cinq points d'avance, quand il en comptait jusqu'à 15 de retard début juin. Une prouesse "admirable" a même estimé le Wall Street Journal. Le démocrate a donc profité de cette occasion pour recentrer le débat sur l'économie et faire oublier que John McCain a "mieux" géré la crise géorgienne. La stratégie de Barack Obama pourrait bien s'avérer utile: selon un sondage New York Times-CBS, 40% des personnes interrogées placent l'économie en tête de leurs préoccupations, contre seulement 15% pour la guerre en Irak. Or, si la politique internationale est le point faible d'Obama, l'économie est sans aucun doute celui de McCain. Et ce d'autant plus que, malgré ses efforts, le républicain incarne les échecs en la matière du président sortant. Selon la même enquête New York Times-CBS, 65% des électeurs estiment d'ailleurs qu'Obama ferait un meilleur gestionnaire que McCain.

Depuis Chester, Virginie, le démocrate a lancé: "Je suppose que si vous pensez qu'on est riche à partir de 5 millions de dollars de revenus, et si vous ne savez pas combien de maisons vous avez, il n'est pas étonnant de croire que l'économie est solide", a lancé Barack Obama jeudi. Et d'ajouter: "Mais, si vous êtes comme moi et que vous possédez une maison, ou que vous êtes comme des millions de gens qui luttent pour rembourser leur prêt immobilier et ne pas perdre leur toit, vous devez avoir une vision différente." L'objectif du démocrate est clair: dépeindre un John McCain éloigné des réalités quotidiennes des Américains, là où le républicain le taxait de people élitiste. Et en la matière, tous les moyens sont bons. Dans le Michigan, Barack Obama s'est livré à une parodie du jeu télé "Qui veut gagner des millions?", demandant à ses militants de deviner le nombre de maisons que possède son adversaire. A la télé, les spectateurs ont découvert un spot intitulé "Seven" - sept maisons - dans lequel le narrateur dit, alors que la Maison blanche apparaît à l'écran: "Voici une maison dans laquelle l'Amérique ne peut pas le laisser s'installer."

Le camp McCain a bien sûr réagi à ces attaques, rappelant que Barack Obama est propriétaire d'une demeure estimée à 1,5 million de dollars dans le quartier aisé de Hyde Park, en banlieue de Chicago, et ses 4,2 millions de dollars de revenus déclarés avec sa femme en 2007. "Est-ce qu'un homme qui a gagné quatre millions l'année dernière, revient juste de vacances sur une plage privée de Hawaï et a acquis sa maison avec l'aide d'un ami condamné par la justice veut vraiment débattre des maisons?", a interrogé le porte-parole de McCain, Brian Rogers. Aux électeurs de répondre. Mais une chose est sûre, en 2004, John Kerry avait eu bien du mal à faire oublier la fortune de sa femme, héritière de l'empire Heinz, et ses cinq maisons.

C'est surtout une ex pom pom girl qui, à 14 ans, a reçu la distinction de "reine du rodéo", qui est abonnée à la chirurgie esthétique et qui a fait des cure de désaffection à la drogue. Rlle cultivait davantage son image de "people" que l'image d'une éventuelle future première dame des Etats-Unis.

D'après moi, je pense qu'une femme qui est "millionnaire" ne peut se prévaloir de représenter une population américaine, qui n'est pas, à ma connaissance, majoritairement millionnaire, loin s'en faut puisque d'après un récent rapport du Ensus bureau les Etats-Unis compte 37 Millions de pauvre en 2007, et près de 46 millions n'avaient pas de couverture médicale. (source ici).

En soi, le fait que McCain ou sa femme dispose d'une certaine richesse n'a pas de réelle importance. Ça l'est dans la mesure où ça peut influencer sa politique, ce qui dans ce cas vaut pour lui comme pour sa femme puisque, de fait, il profite aussi de cette richesse. Mais bon, à mon avis, ce n'est qu'un détail et il vaut mieux se concentrer sur son programme qui est typique du parti républicain avec une diminution des interventions de l'Etat, sans être systématique puisque l'administration actuelle n'a pas hésité à intervenir personnellement pour sauver son économie lors de la crise des subprimes.

En soi, c'est vrai que le fait que le couple Mc Cain dispose d'une certaine fortune n'a pas d'importance. Néanmoins vu de l'autre coté de l'Atlantique, si en France, le président Sarkozy était multimillionnaire, je ne suis pas sûr du tout que la population la plus démunie se retrouve en lui.

Il est bon à ce stade là de rappeler que l'actuel président américan, le républicain Georges Walker Bush a estimé qu'il n'était pas du ressort de l'administration de venir en aide aux spéculateur ou aux investisseurs ayant effectué de mauvais placement.

Si on ajoute que cette crise touche principalement les valeurs immobilières des américains, je pense qu'il aurait été du devoir de l'état Américain, s'il avait été responsable, de venir en aide à l'économie américaine. Surtout lorsque l'on voit que d'une crise régionale, on est passé rapidement à une crise économique mondiale.

Je vous invite également à lire cet article de l'Institut Hayek pour comprendre en quoi l'Etat se devait d'intervenir pour tenter de sauver l'économie lors de la crise des Subprimes et pourquoi il faut blâmer le président républicain quant à son avis qu'il n'était pas du ressort de l'administration de venir en aide aux spéculateurs ou aux investisseurs ayant effectués de mauvais placement, ou, en quelques mots, d'avoir fait preuve d'une mauvaise foie, ou d'un manque de prise de responsabilité dans la gestion de la crise, même si cela ne dépendait pas d'eux directement (Les origines de la crise étant, en réalité, le Community Reinvestment Act comme l'indique l'article indiqué au début du paragraphe).