Révision des programmes, socle commun: condamnation unanime des syndicats
Les syndicats enseignants, lycéens et les parents ont unanimement condamné mardi la "précipitation" du ministre de l'Education, Gilles de Robien, à présenter "dans l'urgence" les textes modifiant les programmes du primaire et du collège et mettant en oeuvre le "socle commun de compétence".
Dans une déclaration commune, les syndicats de la FSU, de l'Unsa-Education, de la CFDT (y compris l'enseignement privé), de la CSEN, la CGT, les parents d'élèves FCPE, la Ligue de l'Enseignement, les étudiants de l'Unef, les lycéens de l'UNL et de Ciel, ont dénoncé "l'entêtement du ministère".
Il a selon eux en effet "présenté dans l'urgence qu'aucune raison pédagogique ne justifie des textes qui engagent l'avenir de l'Ecole et des élèves, dans une impréparation totale, sans véritable concertation".
Le ministère a rétorqué dans un communiqué que "l'arrêté réformant les programmes" serait signé mercredi.
Le Conseil supérieur de l'Education (CSE), instance très représentative de la communauté éducative et consultative, a rejeté lundi l'ensemble des arrêtés et décrets qui étaient soumis à son avis: modification des programmes à la lumière du socle commun de connaissances et de compétences au collège, intégration des nouvelles directives sur les "fondamentaux" au primaire, réforme du brevet et création d'un "livret de compétences" censé accompagner l'élève toute sa scolarité.
"Restant dans sa logique d'opposition au socle commun de connaissances et de compétences, une majorité de membres du CSE est demeurée hostile à sa mise en oeuvre", a constaté le ministère, en évoquant "un long processus de concertation entamé à l'automne 2005".
Dans un communiqué intitulé "la facilité du mensonge", le Sgen-CFDT a rappelé être "profondément attaché à la logique même du socle commun" et a affirmé qu'"il n'y a eu aucune concertation digne de ce nom sur les programmes du 1e degré".
De son côté, l'Union nationale lycéenne (UNL) a déploré que le socle "menace de devenir aujourd'hui un outil d'instauration d'une école à deux vitesses".