Diane, 18 ans et demi, lycéenne et tête de liste aux municipales à Florac, en Lozère
Diane, 18 ans et demi, lycéenne et tête de liste aux municipales à Florac, en Lozère
09 février 18:45 - FLORAC (AFP) - "Donner une nouvelle impulsion à Florac, redynamiser le village, le faire bouger", tel est le credo de Diane Serrano, une lycéenne qui à seulement 18 ans et demi conduira une liste aux prochaines municipales dans cette sous-préfecture de 2.000 habitants de Lozère.
Diane Serrano, lycéenne de 18 ans, l'une des plus jeunes candidates aux élections municipales à Florac, pose le 8 février 2008 devant la mairie
AFP - Anne-Christine Poujoulat
"Je suis sans doute la plus jeune tête de liste de France, à ce qu'il paraît", sourit cette pensionnaire d'un lycée de Mende qui, à la fin de l'année scolaire, tentera de décrocher son bac économique et social.
Pour l'instant, ce sont les échéances municipales qui occupent son esprit. Elle y consacrera toutes ses vacances de février, une fois sa liste bouclée et la campagne lancée dans cette commune où au total trois listes, dont celle du maire sortant (PC), Daniel Velay, 66 ans, devraient se présenter.
C'est une rencontre avec Jean-Claude Serres, un de ses colistiers, un agriculteur de 50 ans passionné des Cévennes, qui a été décisive dans la constitution de la liste (sans étiquette) de Diane.
Leurs discussions portent alors sur des problèmes de transport scolaire entre Florac et Mende, raconte la jeune fille. Puis s'ouvrent sur la commune, sur son développement, sur les Cévennes.
"Et puis on a commencé à parler des municipales. C'est comme ça que l'idée d'une liste a germé", poursuit Diane, qui a voté pour la première fois aux dernières législatives.
Qu'elle soit tête de liste correspond à une "volonté de mettre en avant les jeunes", explique Jean-Claude Serres, qui prend souvent le relais de Diane pour expliquer le projet, détailler les actions à mener.
D'ailleurs, si elle remportait l'élection, Diane ne serait "pas obligatoirement maire". Une fonction difficilement compatible avec des études de géographie qu'elle souhaite entreprendre à Clermont-Ferrand.
La jeune fille a toujours vécu à Florac, ville dominée par l'imposante falaise du Causse Méjean.
"Petit à petit, Florac a perdu de son dynamisme", affirme-t-elle "sans dénigrer ce qui a été réalisé par les équipes municipales précédentes".
Aussi veut-elle "redonner une impulsion, une vie à Florac". "Nous avons un potentiel extraordinaire, avec cet environnement", plaide la jeune fille qui voudrait conjuguer tourisme, développement économique et développement durable. La commune passe à 10.000 habitants pendant la saison estivale
La perspective de mener une campagne électorale ne semble pas l'effrayer. Tout juste consent-elle à admettre que "l'effervescence autour de sa candidature", les sollicitations des médias nationaux, "tout cela" l'"impressionne un peu".
Pour son père, cet engagement politique "n'est pas surprenant". Cela correspond à ses yeux au tempérament de sa fille, déjà impliquée dans la vie de son lycée.
En revanche, pour le maire sortant, Daniel Velay, "le risque, c'est que la jeune fille soit manipulée". Lui aussi approuve le fait "de mettre des jeunes sur une liste". Sur la sienne, de gauche, "il y a des jeunes de 24 ans, assure-t-il. Mais ceux-là ont déjà acquis une certaine maturité".
Daniel Velay, investi depuis 25 ans dans la vie de sa commune, met en avant son action "au service de l'intérêt général", et son bilan. "L'électeur, dit-il serein, choisira. Il sait à qui il a affaire".
© 2008 AFP